Le bien-être au travail, effet de mode dans les métiers de la petite enfance ?

"Amusez-vous bien !", "Oh comme ils sont mignons !", "Tu travailles en crèche ? C'est adorable ça !"...Je continue ou vous me voyez venir ?

Notre métier est formidable il est vrai. C'est le plus beau du monde pour ceux et celles qui ont la chance d'avoir cette vocation. C'est beau et c'est usant ! Un bébé qui pleure (il a le droit le p'tit, c'est une manière pour lui de s'exprimer après tout) ça stress non ? Que ce soit le vôtre ou non, quand il est dans vos bras, dans son lit, quand vous en croisez un dans une grande surface ou une bibliothèque, au restaurant ou pire....à la plage ! Pas évident de rester zen et d'être à l'écoute de ce que ce petit a à nous dire.

Être à l'écoute du bébé et du jeune enfant, c'est ça notre métier. Même si c'est difficile, même si c'est un "jour sans", même si on vient d'apprendre une mauvaise nouvelle, même si on souffre d'insomnie, même si on est migraineux et j'en passe ! Il faut qu'on assure car les petits qu'on nous confie doivent pouvoir compter sur nous. C'est le job ! Et quand je dis "les petits", je parle de 5 bébés ou de 8 jeunes enfants qui marchent par adulte (cadre légal imposé).

Et là, chers parents et lecteurs, vous vous demandez sûrement, mais comment font-ils ??

Le professionnel petite enfance, quelque soit son diplôme, n'est pas un super héros (même si la cape lui va à ravir quand il "joue" au déguisements). Il a une multitude de connaissances, bien souvent de l'expérience, avec un peu de chance des formations continues... La tête bien remplie ça sert toujours à comprendre les besoins de l'enfant pour y répondre de manière ajustée. Alors qu'une tête trop remplie (entendez le surmenage) est nocif pour l'écoute empathique.

L'empathie, pouvoir comprendre tout à fait ce que l'autre ressent, c'est une compétence relationnelle à développer. Et ça commence par soi. Être à l'écoute de soi-même pour pouvoir entendre l'autre de manière authentique. Abracada ! Enfin, pas si facile que ça...Encore faut-il connaître les moyens de le faire.

Au Salon Petit1 de Lille, votre obligée a eu la joie d'animer un atelier Boris Cyrulnik sur cette thématique. C'est un salon destiné à la petite enfance et qui est représenté dans plusieurs villes de France (jeter un coup d'oeil à la photo sur le compte instagram de l'association, vous y verrez ma tête et ça vaut le détour...ou pas !). En cette occasion, plusieurs éléments ont été présentés : la théorie de l'attachement, la communication non violente, la pyramide de Maslow revisitée et la méditation accessible. Tout un programme pour s'en sortir avec le sourire :)

Et puis, hier soir à la crèche, l'atelier Zencrèche a permis aux professionnels de se reconnecter à cette notion de prendre soin de soi. Grâce à des exercices dynamiques de sophrologie et aussi à la méthode du training autogène de Schultz (auto-hypnose). On apprend  que le souffle est gratuit et accessible à tout moment et comment l'utiliser, on reprend possession de son corps tellement sollicité dans ce métier, on s'écoute soi-même et on met des mots sur ses ressentis pour s'ouvrir aux autres sereinement. On se bichonne pendant une heure.

Alors, pour répondre à la question de départ "le bien-être au travail, effet de mode dans les métiers de la petite enfance ?", on vous dirait bien chers lecteurs qu'on se fiche pas mal de la mode, sauf quand elle nous apporte des outils bien réels qui facilitent le quotidien. Tant mieux si le bien-être est à la mode, car le bien-être justement, n'est-il pas l'objectif principal pour les enfants accueillis en crèche ? La boucle et bouclée !

 

 

 

 

 

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